Dr Nadia Kadi
 

Presse

Cette page reprend les publications et vidéo réalisées ou co-réalisées par le Dr Kadi.

 

 

 


2020 - Intervention au congès CNPLF à Lille (France)       16-17-18 septembre                                  

Dans le cadre de ce congrès le Dr Kadi a été invité à faire une communication sur le thème

"les adultes victimes de maltraitance dans l’enfance : l'EMDR et le Système Familial intérieur comme modèle de traitement". 

Extrait de son intervention :

" Dans les cas de maltraitances infantiles, les schémas négatifs de comportement des parents sont persistants au point de dominer la vie de leurs enfants. Ces derniers se sentent consciemment ou inconsciemment coupables des maltraitance subies. Cela entraine à l’âge adulte un manque de confiance en soi, une mauvaise estime de soi avec une souffrance au quotidien au niveau affectif, professionnel et social.

• Les échecs que rencontrent certains thérapeutes en charge des rescapés de maltraitances infantiles, résultent, le plus souvent, de l’ignorance ou d'une mauvaise compréhension des troubles liés au trauma complexe notamment en ce qui concerne la dissociation de la personnalité de leurs patients qui nécessite un traitement spécifique. En effet, les expériences traumatiques aboutissent à la division de la personnalité des survivants en plusieurs systèmes insuffisamment intégrés appelés parties dissociatives de la personnalité. Certaines de ces parties sont utiles dans la vie quotidienne, alors que d'autres sont bloquées dans des expériences traumatiques et impliquent des comportements défensifs.

• En tant que spécialistes, nous sommes souvent sollicités par des patients qui idéalisent la thérapie EMDR actuellement en vogue et l’exigent, en méconnaissance du conflit psychique en cause dans les traumas complexes.

Pour mon exposé, j'expliquerai la nécessité de bien cerner ce conflit psychique ainsi que l'importance de la prise en compte des différentes parties du moi fragmenté, ce qui pourrait nous permettre de mieux comprendre les raisons pour lesquelles l'utilisation de la seule thérapie EMDR est difficile, voire parfois impossible".

 CNPLF couverture 2020 Lille


(Mise en ligne : 2019)

Etre victime directe ou indirecte, ou témoin d'un évènement aussi inattendu et traumatisant que peut l'être un attentat, amène l'individu concerné à trouver des éléments de réponses à de nombreuses questions pour le moins angoissantes.

Dans la vidéo ci dessous le Dr KADI VAN ACKER répond à 10 questions précises, allant chronologiquement de "la culpabilité du survivant" au "deuil pathologique".

Durée : 11min30.

Intervention du Dr Kadi-Van Acker sur BX1 (Télé Bruxelles) en mars 2017. Le montage vidéo accessible ci dessous est entièrement réalisé par nos soins. Seule notre responsabilité est engagée quant à la qualité de ce dernier.

  


Janvier 2017 - Interviewée par la journaliste Alessandra D’ANGELO, le Dr Nadia KADI VAN ACKER s’exprime sur le délicat sujet des séquelles liées aux attentats, décrivant les conséquences sur le psychisme et expliquant les techniques de prise en charge thérapeutique nécessaires pour ne pas revivre indéfiniment ce cauchemar qui, sans être traité, peut refaire surface des années plus tard. Message d’espoir donc pour sortir de cet enfer quotidien.


L’espace publié est un peu restreint pour un sujet aussi complexe que délicat, aussi nous vous proposons la réponse complète du Dr KADI VAN ACKER ci dessous :

 

Le Docteur KADI VAN ACKER explique :

Un trouble de stress post traumatique est un état se caractérisant par le développement de symptômes spécifiques chez une personne ayant été confrontée à un danger imminent pour sa sécurité physique ou psychique, qui a eu la conviction d'être en danger de mort (exemple : une agression sexuelle, un accident de circulation, un attentat, etc). Les symptômes post-traumatiques peuvent se développer, également, chez tout témoin d'un tel évènement. Les métiers suivants sont particulièrement touchés : les urgentistes, les pompiers, les policiers, les soldats, les travailleurs humanitaires, etc.

Il existe des facteurs de risques qui peuvent précipiter la survenue d'un tel trouble et qui peuvent avoir une influence sur l'intensité de ce dernier. En effet, une personne qui au moment où se produit l'évènement traumatique souffrait de dépression ou d'un stress intense préexistants a plus de chance de développer un trouble de stress post-traumatique. Il en est de même si l'évènement survient alors que la personne est en deuil ou qu'elle est déjà fragilisée par d'autres traumatismes dans sa vie. Les troubles de stress post traumatiques sont plus fréquents et plus graves quand ils sont consécutifs à des violences interhumaines intentionnelles (attentats, viols, violences intra-familiales, etc.)

 Les réactions immédiates à un choc traumatique qu'il faut rechercher chez une victime :

- la détresse péritraumatique (réaction anxieuse plus ou moins sévère) : la personne va expliquer par exemple, qu'elle a eu peur pour sa propre sécurité, qu'elle se sentait incapable de réagir,qu'elle était horrifiée par ce qu'elle voyait, qu'elle était sur le point de s'évanouir, etc.

- la dissociation péritraumatique est un mécanisme de survie qui va permettre à la victime de se soustraire à la frayeur qui résulte de la confrontation à la mort. Elle se manifeste cliniquement par le déni ou l'amnésie des faits, par des symptômes de dépersonnalisation ( la personne explique qu'elle a fonctionné comme un un automate, qu'elle était comme spectatrice de ce qui lui arrivait,etc) ou des symptômes de déréalisation (le déroulement des choses semble irréel pour la personne qui explique par exemple qu'elle a l'impression d'être dans un rêve ou dans un cinéma).

La survenue d'une dissociation pendant le traumatisme et sa persistance après le traumatisme favorise l'apparition de troubles psychotraumatiques durables. D'où l'importance de traiter le trouble dissociatif pour tenter de limiter les conséquences psychologiques.

- le trouble de stress aigu qui risque de survenir après un évènement traumatique ne dure par définition qu'un mois. Quand les symptômes durent au-delà d'un mois, il devient un trouble de stress post traumatique dont les symptômes sont très semblables.

 Le trouble de stress post traumatique (ESPT) se manifeste par :

1. des réviviscences : la personne revit constamment l'évènement par des cauchemars, par des souvenirs répétitifs et envahissants ou par des images qui s'imposent à elle (flashbacks)

2. un syndrome d'évitement des situations rappelant l'évènement traumatique ( évitement par exemple, du lieu de l'accident, évitement du lieu de travail, du journal télévisé, etc)

3. altération des cognitions et de l'humeur ( la personne a des pensées négatives sur elle même et sur le monde en général avec le sentiment d'être étrangère aux autres. Les émotions négatives sont persistantes comme la peur, la colère, la culpabilité. Elle perd le goût de vivre et n'a plus de désir ou de plaisir)

4. hypervigilance (la personne est constamment sur le qui-vive).

 

Il faut noter que le trouble de stress post traumatique n'est pas la seule conséquence d'un évènement traumatique. En effet, d'autres troubles sont fréquents mais ils ne sont pas toujours mis en lien direct avec le traumatisme subi d’où parfois le retard de prise en charge. Parmi ces troubles figurent les troubles dépressifs dont le risque majeur est le suicide, les troubles anxieux, les comportements auto-destructeurs, les conduites addictives (alcool, drogues), les troubles de conduites alimentaires, les plaintes somatiques multiples, etc.

 

La prise en charge :

La prévention de la survenue d'un trouble de stress post traumatique est dans un grand nombre de cas possible grâce aux interventions précoces : intervenir rapidement auprès d'une victime en évaluant les conséquences immédiates au niveau psychologique et au niveau physique, l'aider à calmer sa peur et si besoin l'aider à sortir de son état de confusion, de désorientation. Il faut évaluer et répondre à ses besoins immédiats (prendre contact avec la famille, etc), faire une description réelle de la situation tout en la rassurant, la mettre dans un lieu sûr dès que possible (transfert à l'hôpital, salle de surveillance adaptée, etc). Il est important de sensibiliser tant les secouristes que les victimes sur le large éventail des réactions temporaires qui sont normales dans le contexte d'un évènement anormal.

Dans les accidents collectifs (attentats, catastrophes naturelles,etc), il est indispensable de travailler sur 2 axes : prise en charge des victimes et les différents intervenants policiers, pompiers, médecins, infirmiers, psychologues... Ces derniers ne peuvent être efficaces que s'ils sont bien formés aux interventions d'urgence avec un minimum de connaissances en psycho-traumatologie. Un débriefing psychologique en individuel ou en groupe à destination des victimes, des familles et des intervenants devrait être proposé dans les 48H à 72H.

La prise en charge des victimes doit être sociale (aide aux démarches administratives), juridique (renseignements sur les droits des victimes) et thérapeutique (psychologique ou médico-psychologique) d'où l'importance du travail en réseau. Concernant la prise en charge thérapeutique, il est indispensable qu'elle soit assurée par des professionnels spécialisés dans l'aide aux victimes. Différentes techniques thérapeutiques ont fait leur preuve dans la prise en charge d'un évènement traumatique parmi lesquelles l'EMDR dont la traduction française est :la thérapie par la Désensibilisation et Retraitement par les Mouvements Oculaires.

Quand un évènement douloureux a été mal digéré, les images, les sons, les sensations et les émotions liés à cet évènement sont dissociés et refoulés dans le cerveau émotionnel, mais sont prêts à se réactiver au moindre rappel traumatique (réactivation du traumatisme).

 

Le travail en EMDR propose un protocole et un cadre sécurisant pour accompagner la personne dans le rappel de son noyau traumatique.

Ce rappel va solliciter plusieurs registres: verbal, perceptif, cognitif, émotionnel et corporel. Il semble que l’EMDR permette, grâce à la stimulation bilatérale de gauche à droite des 2 hémisphères du cerveau, le déblocage du système nerveux et la réorganisation de la mémoire dysfonctionnelle. La technique faciliterait le travail de reconnexion de modules de traitement de l’information (émotionnels, mnésiques, comportementaux) dissociés par le trauma. Le cerveau pourrait alors retraiter l’expérience traumatique ce qui va aider la victime à l’intégrer. Le traumatisme subi ne sera plus qu’un souvenir parmi tant d’autres dans la vie de la personne qui va apprendre à vivre avec grâce à la prise en charge thérapeutique.

  


 

Publication 2016

Nous avons le plaisir de vous annoncer la parution du bouquin "traiter les psychotraumatisme" sorti chez DUNOD (ISBN 978-2-10-074590-6).

Sous la direction de Gérard LOPEZ c'est toute une équipe qui au long de 319 pages rédigera cet "outil d'aide à la pratique", que ne manqueront pas de découvrir les Professionnels de santé (psychiatre, psychothérapeutes, psychologues, intervenants sociaux, juristes,...).

Paru dans la collection "LES ATELIERS DU PRATICIEN", cet ouvrage, comme les autres de la même collection, se veut "guide d'autoformation pour les professionnels qui souhaitent améliorer leur pratique et élargir la sphère de leurs compétences".

Plusieurs auteurs de cet ouvrage collectif sont connus des habitués de notre centre, puisque aux cotés du Dr LOPEZ, l'on retrouve le Dr Aurore SEGUIN-SABOUCouverture bouquin traiter les psychotraumatismesRAUD et Mr AIT-AOUDIA, intervenants à notre journée scientifique du 19 mars ainsi le Dr Nadia KADI tous enseignants dans le DU en préparation (voir page "nos activités") ainsi que Mr Mickael VLAHOGIANNIS psychothérapeute au Centre Montoyer.

 

"Après avoir présenté les conséquences psychologiques d’un choc traumatique et défini le cadre thérapeutique, cet atelier expose les principaux traitements actuels du traumatisme psychique :

• les thérapies validées par la recherche et les consensus professionnels (TCC, EMDR, thérapies psychodynamiques, hypnose ericksonienne) ;

• les techniques recommandées comme le débriefing, les groupes de parole, la prise en charge familiale, la relaxation et autres techniques de gestion des émotions ;
• le traitement de deux graves complications consécutives aux comorbidités les plus fréquentes : dépression-suicide et addictions".


Cet ouvrage à visée pratique comporte de nombreux documents de travail (modèles de fiches évaluatives et de dossiers patients, tableaux synthétiques…) et de très nombreux cas cliniques.

Sous la direction de Gérard LOPEZ, président fondateur de l'Institut, psychiatre, expert judiciaire et expert international en psychotraumatologie, président fondateur de lʼInstitut de Victimologie de Paris, membre fondateur de la cellule dʼurgence médico-psychologique en France, il est chargé dʼenseignements à lʼuniversité Paris V (La Sorbonne -  Descartes), coordinateur des diplômes universitaires en psychotraumatologie et victimologie.

Les co-auteurs :

M. AIT AOUDIA • R. ARNAL • A. BENYAMINA • A. BOUASKER • M. BOUMENDJEL • D. CARMELO • M.-F. CASALIS • W. CHAKKOUCHE • A. CHAVEZ • J.-P. É. DAOUST • F. DUCROCQ • M. FARENG • N. HOWARD • L. JEHEL • N. KADI • D. MORALI • C. MORBOIS • J.-P. MUGNIER • A. SÉGUIN-SABOURAUD • J.-M. SIGWARD • M. VLAHOGIANNIS